Un supporteur de l’Olympique lyonnais a été condamné hier, pour “outrages et violences aggravées en réunion, avec arme, sur agents de la force publique“, à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon. Il a également écopé d’une mise à l’épreuve et de 600 euros d’amende.
Si on en croit l’AFP et le Progrès, cette condamnation fait suite aux « affrontements » qui ont « éclaté entre supporteurs des deux formations puis entre des fans de l’OL et les forces de l’ordre, qui ont essuyé des jets de projectiles » (AFP). A l’issue de ces bagarres, « dix-sept jeunes gens ont été interpellés et placés en garde à vue durant la nuit et la journée de dimanche. La plupart ont fait l’objet d’un simple rappel à la loi. »(Le Progrès).
Pourtant les faits rapportés par les plusieurs témoins sont différents :
- Il n’y a pas eu d’affrontements entre supporteurs lyonnais et niçois
- Aucun projectile n’a été lancé sur les forces de l’ordre.
- Les arrestations ont été effectuées avant le début du match et non à la fin.
Ce match entre Lyon et Nice s’inscrivait dans un contexte « délicat »entre les groupes Ultras des deux villes, comme le reconnaissait une source policière à l’AFP, le« match aller à Nice s’était mal passé », puisque plusieurs supporteurs de l’Olympique Lyonnais avaient été blessés. Pourtant le dispositif policier avant le match n’était pas différent des autres rencontres de championnat. Visiblement les forces de l’ordre avaient choisi un déploiement normal de Crs et de Gendarmes mobiles.
Une dizaine de minutes avant le début du match, une centaine d’Ultras lyonnais rejoignait sans animosité le virage Sud en cortège. A proximité du virage sud, le groupe a été pris en étau par une trentaine de policiers en civils d’un côté, camouflés sur les terrains de sports adjacents au stade, et des Crs présents en nombre de l’autre. Un dispositif policier supplémentaire qui n’était pas visible.
Alors on peut se poser des questions sur ces deux dispositifs, en l’absence de violence pourquoi les forces de l’ordre sont elles intervenues ? Pourquoi avoir procédé à autant d’arrestations, « dix-sept jeunes gens ( …) interpellés et placés en garde à vue durant la nuit et la journée de dimanche. La plupart ont fait l’objet d’un simple rappel à la loi. ». Pourquoi les questions des policiers concernaient le fonctionnement des groupes ultras ?
Ces arrestations massives s’inscrivent dans un contexte tendu entre les groupes Ultras du virage Sud et les représentants de la justice. La liberté d’expression de ces jeunes lyonnais ne semble pas plaire à certains représentants politiques et sportifs locaux. A l’heure où l’Olympique Lyonnais fait son entrée en bourse, cette nouvelle « mise sous pression »des forces de l’ordre à l’encontre des Ultras lyonnais, n’est qu’une énième péripétie entre les tenants d’un football populaire d’un côté et ceux qui veulent finaliser la transformation du football en sport business de l’autre.
source : http://lyon.novopress.info/