ON CROYAIT les tensions apaisées. On se trompait. Dimanche soir, après la défaite à Saint-Etienne (0-1), deux bagarres ont opposé des membres de la tribune Auteuil à leurs homologues de Boulogne sur le parking de Geoffroy-Guichard. Une première rixe a mis aux prises des jeunes supporteurs des Supras à des indépendants de Boulogne avant que des éléments des Authentiks (Auteuil) ne s’en prennent à la Brigade Paris (Boulogne).
« Certains parlent déjà de match retour »
Lors de ces échanges musclés, des fusées de détresse ont été utilisées avant que les forces de l’ordre n’interviennent. Un peu moins de trois ans après le début des heurts entre les Tigris Mystics et les Boulogne Boys deux groupes dissous depuis , ce regain de tension inquiète les responsables du club mais aussi les autorités. « Il y a des signes qui ne sont pas bons et il va falloir désamorcer tout ça au plus vite car certains parlent déjà de match retour », note un observateur des tribunes qui se dit « surpris » par la tournure des événements. Dimanche pour une fois , ce sont des membres de la tribune Auteuil, venus en nombre à Saint-Etienne, qui se sont retrouvés en position d’assaillants et Boulogne qui s’est mué en victime.
Il faut souhaiter que les multiples difficultés ayant jalonné ce long déplacement soient l’unique cause de ces débordements. Pourtant la jeunesse et la radicalité des belligérants incitent à la prudence.
Comme dans l’affaire de la banderole « anti-Ch’tis » du Stade de France en finale de la Coupe de la Ligue, ces agressions sont essentiellement dues à des « durs ». Mais cette fois-ci de la tribune Auteuil. Il s’agit d’éléments très jeunes et incontrôlables issus majoritairement des rangs des Supras mais également des Authentiks, les deux principaux groupes d’ultras. Or, ces associations ont signé voilà dix jours une convention avec le PSG où elles s’engagent à lutter contre la violence et le racisme. En contrepartie, le club prévoit de baisser le prix des abonnements dès la saison prochaine.
Hier, les responsables du club parisien se demandaient si ces débordements constituaient une première violation de nature à remettre en cause cet accord. Parallèlement, ils ont décidé de fermer l’accès au Parc des Princes aux groupes de supporteurs pendant toute la semaine afin de tenter de calmer les esprits. Dans le même temps, des responsables des associations de Boulogne et d’Auteuil devaient se rencontrer hier soir pour définir une ligne de conduite. « Le problème, c’est que les présidents de ces associations se sont engagés sur des choses qu’ils ne peuvent pas tenir », témoigne un membre du PSG qui en appelle à des interdictions de stade après ces désordres. En priant pour que cela suffise à tuer dans l’oeuf une nouvelle guerre des tribunes.