Tonini : "Je suis épuisé et déçu par l'équipe de l'OM"
À la tête des Yankees depuis 22ans, Lionel Tonini cède le micro
Lionel Tonini, leader des Yankees, n'animera plus le virage nord du Vélodrome mais il continuera à soutenir l'OM. Ce qu'il fait déjà depuis 22 ans.
L'ennui, la fatigue, la faiblesse du jeu. Il y a un peu de tout ça dans la décision de Lionel Tonini, 39 ans, plus "vieil" animateur d'un groupe de supporters au Stade Vélodrome, qui cède le micro à 'J.', un autre Yankee de 26 ans.
- Vous laissez le micro mais vous continuerez à aller encourager l'OM...
Lionel Tonini : Évidemment. J'arrête parce que j'en ai marre. C'est épuisant. Puis les résultats n'incitent pas vraiment à continuer. Je suis déçu par l'équipe. Mais j'irai au stade. Et je pourrai enfin regarder les matches. Parce que quand on anime, dos à la pelouse, on ne voit rien.
- Vous êtes là depuis 1987. L'ambiance a-t-elle changé par rapport au début ?
L. T. : Oui, c'est sûr. À l'époque, le stade était plus petit. On était moins nombreux. On se connaissait tous. Les supporters, ce n'était pas la peine de les bouger. Ils bougeaient seuls. Avec Tapie, ça a continué. Aujourd'hui, on est 5000. Tout le monde ne se connaît pas. L'ambiance n'est plus la même mais c'est un peu normal. Puis, il faut dire qu'on nous a construit un stade ouvert aux quatre vents, qui n'est pas un stade de foot. Il ne ressemble à rien.
- Votre plus beau souvenir...
L. T. : OM-Newcastle incontestablement. Puis, il y a eu la victoire contre Milan à Munich, le 26mai1993. Et le 26mai, c'est le jour de mon anniversaire...
- Avec l'affaire de la banderole parisienne insultante envers les Ch'tis, avez-vous souffert de contrôles plus stricts ?
L. T. : Oui, mais ça n'a finalement duré que 15jours. De toute façon, Quel est intérêt de nous contrôler ? Ici, il n'y a jamais eu de banderoles déplacées ou d'insultes racistes.
- Quelles sont vos relations avec les dirigeants de l'OM ?
L. T. : On s'entend bien avec tout le monde. Pape Diouf est un homme de dialogue, intelligent, qui aime l'OM. En revanche, je ne supporte pas Louis-Dreyfus. Il tue le club. Il est temps qu'il s'en aille.
- Et quelles sont vos relations avec les autres groupes de supporters ? L. T. : On dialogue. On a des réunions régulières. Il faut bien. Car à l'extérieur, on est toujours ensembledans le stade.
- Parlons de choses qui fâchent. Vous êtes propriétaires des abonnements. Si on vous les retirait ?
L. T. : Ils sont aux Yankees. On les paie. Et on ne les rendra pas. Il n'y a aucune raison.
- On dit que les supporters se sont enrichis avec l'OM...
L. T. : C'est n'importe quoi. Nous avons un commissaire aux comptes. Nous pouvons tout montrer. Notre budget est de 100 000€. Une fois qu'on a payé le loyer du local, qui nous revient 24 000€ à l'année, l'électricité, les tifos, les cars pour aller à l'extérieur, plus le salaire de notre secrétaire, il ne reste pas grand-chose. Je défie un dirigeant de groupe de dire qu'il s'enrichit. On ne se gave pas. Je vous le garantis.
Par Jean-Jacques Fiorito ( jjfiorito@laprovence-presse.fr )