Manif contre l'UEFA

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Citation :: La Fan Zone alternative du Hardturm

ZURICH. Stade investi par des activistes.

Anne Fournier, Zurich
Lundi 7 juillet 2008

«Du pain et des jeux», «Du pain et de l'action», «Il nous revient de jouer». En ce dimanche après-midi pluvieux, sur la pelouse désormais sauvage du stade zurichois Hardturm, ils sont encore plusieurs dizaines, tout de noir vêtus, à plier les dernières banderoles, pancartes et figurines en carton symbolisant des footballeurs d'un autre genre. La police a consenti à leur présence jusqu'en fin de journée et ces «activistes de la sous-culture» comme ils se présentent ont manifesté leur intention de respecter le délai.

C'est vendredi, en début de soirée qu'une centaine de personnes s'installent à l'intérieur du stade de football, d'ordinaire repaire des Grasshoppers, inutilisé depuis une année et à l'avenir incertain. Ils sont arrivés en camionnette et tracteur. Ils ont très vite expliqué leur motivation: «Nous contestons la domination de l'UEFA sur l'espace public.» Une semaine après la finale de l'Euro, ils ont choisi d'investir un lieu symbolique pour dénoncer la «commercialisation du football». Ce sera donc une Fan Zone au goût subversif, mélange de happening, de revendications et d'appels à la fête. Après quelques altercations, la police, de concert avec les propriétaires du lieu, accorde son feu vert.

Des milliers de participants

Résultat: durant deux jours, le gazon du Hardturm, plus digne d'une prairie que d'un stade, est foulé par des milliers de personnes, militantes ou non, venues pour elles aussi s'amuser là où elles l'entendent. Tentes, bars, échoppes, improvisations théâtrales: samedi jusque très tard dans la nuit, c'est la fête avec, aussi, de nombreuses réclamations pour tapage nocturne auprès de la police. Toujours est-il que sur l'ensemble du week-end, quelque 6000 personnes auront, selon les organisateurs, investi cette scène inédite et colorée.

«Nous l'avons fait comme on aime le faire, à la zurichoise, explique un participant. Nous nous étions préparés et nous avons été créatifs.» En juillet 2005, plus de cent activistes avaient déjà, pour dénoncer la perte d'une certaine liberté, construit en quatre jours une ville dans la ville, sur les rives de la Sihl, non loin de la Bourse. Les préparatifs de la «Shantytown» avaient été faits en toute clandestinité et cette ville autonome, expérimentation d'une société différente, s'était évaporée aussi rapidement qu'elle était née.

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