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L'affaire de la banderole anti-Chtis avait rallumé les projecteurs sur une partie des supporteurs du Paris SG, dont les plus violents, malgré l'arsenal répressif et une diminution de leur activité, existent toujours, dans l'ombre.
Pour certains, la banderole déployée face à Lens au Stade de France lors de la finale de la Coupe de la Ligue (Pédophiles, chômeurs, consanguins: bienvenue chez les Chtis) n'était qu'un épisode anodin grossi par la classe politique et les médias. Pour d'autres, elle était le énième révélateur de la haine d'une partie des supporteurs parisiens, un boulet que traîne Paris depuis des années.
Mais cette affaire avait malgré elle détourné l'attention sur des pratiques bien plus graves qui persistent.
Le matin de la finale de la Coupe de la Ligue, un fait divers dans le métro parisien était passé inaperçu. Un groupe de supporteurs du Paris SG s'était illustré en agressant verbalement des Noirs.
Cet incident n'avait pas eu l'écho qui lui était dû. Il était pourtant bien plus significatif du malaise, même si depuis peu « les actes de hooliganisme sont en diminution à Paris », selon une source policière.
« Frange en sommeil »
Au Paris SG, malgré le durcissement de l'arsenal législatif, « il existe bien toujours une frange de supporteurs ultra-violents », explique une source proche du club parisien, « une frange en sommeil qui peut se réveiller à tout moment ».
Dernière éruption en date : lors du match de Coupe de l'UEFA face à Twente le 18 décembre, des bagarres d'une rare violence avait éclaté dans Paris même entre supporteurs des deux équipes.
De source policière, on chiffre ces Ultras entre « 600 et 800 personnes », une population à l'équilibre fragile, capable de se mobiliser « à la moindre étincelle ».
Depuis maintenant plusieurs années, les stades ne sont plus les théâtres prisés de ces supporteurs violents. La sécurisation à l'extrême a modifié leur comportement.
« Depuis 3/4 ans, le gros travail effectué avec la police et le renforcement des mesures législatives, a calmé les ardeurs. Ce qui se passe dans les stades est contrôlé et contrôlable. On est aujourd'hui dans un système beaucoup plus anglo-saxon. C'est le phénomène des "fights" qui ont lieu en dehors des stades, et qui sont en recrudescence », explique une source proche du dossier.
Un « fight » consiste à donner rendez-vous aux supporteurs de l'équipe adverse dans un lieu tenu secret jusqu'au dernier moment, afin d'en découdre.
« La culture hooligan est une culture cachée, un supporteurisme qui pousse les mecs à secréter de l'adrénaline dans la bagarre. Ce sont des gens qui aiment peut-être le foot mais dont le "trip" est la bagarre qui a lieu en dehors du stade », explique un spécialiste.
Pour ce genre de violences, le club parisien ne peut rien. « A partir du moment où cela se passe en dehors du stade, on ne peut pas intervenir », assure la source proche du Paris SG. Cet exil a donc pacifié le Parc, mais cette culture violente est toujours là, lancinante.
Près de 1 000 interdictions de stades ont été prises en 3 ans au Paris SG, et cette saison, Paris enregistre 32 interdictions administratives, le nombre d'interdiction judiciaires oscillant lui entre 30 et 40. Selon une source proche du dossier, Paris n'est pas en pole pour les interdictions de stade.
« Ils sont plus surveillés qu'avant et les mesures décidées ont été bonnes. Il y aussi le fait que les résultats de Paris s'améliorent depuis peu, et cela joue. Mais cela peut éclater à tout moment », assure une source policière.
Mar 27 Jan 2009 - 20:50
