Paris nostalgie...

Au tour suivant, nous affrontons la Corogne en demi-finale de la C2. Et là, la distance étant assez importante (environ 24 heures de train), nous sommes seulement 7 indépendants à nous rendre là-bas, tout le reste de la troupe parisienne choisissant le voyage en assisté, par avion le jour du match.
La veille, nous arrivons juste après l’entrainement, ce qui ne nous empêche pas de nous infiltrer dans le stade (en réparation, construction de nouvelle tribune à l’époque) pour visiter et repérer le terrain.
Le soir, nous profitons de la plage, de l’ambiance locale et nous squattons un peu à l’hotel des joueurs en attendant Nouma ou Llacer que nous faisons appeler et qui ne descendront finalement jamais de leur chambre, à cause de Luis qui veillait au grain, vu l’heure tardive...
Le lendemain, journée normale, puis avant match assez chaud niveau ambiance, dans les rues de la ville.
Nous nous retrouvons à 7 en dans une tribune de 1000 ou 2000 places…avec 1500 parisiens dans la tribune supérieure, un truc de fou… On a d’ailleurs bien rigolé. On pouvait s’allonger pendant le match, c’était sympa.
Le scénario du match est parfait, Djorkaeff marque un but splendide à la fin du match, les joueurs courent vers la tribune, le délire total !
Après le match, malgré une tentative pour revenir avec l’avion des joueurs ou encore les bus des assistés, refus catégorique (la solidarité…) nous sommes donc restés une nuit de plus sur place et avec le train, retour sur Paris 2 jours après.
A noter que les locaux nous attendaient en nombre et armés de couteaux…probablement très remontés par le score et sachant que nous n’étions qu’une poignée (pas difficile de repérer 7 gars dans une tribune vide). On réussira à éviter la catastrophe mais situation tendue…

Après la Corogne, la dernière étape de la tournée européenne du PSG nous a amené en Finale contre le Rapid de Vienne à Bruxelles.
Je crois qu’on peut dire que tous les parisiens de l’époque et même des époques précédentes étaient là ! Beaucoup d’anciens sont revenus pour l’occasion.
Pour ma part, je suis arrivé en voiture vers 5 heures du matin le jour du match, après avoir écumé les pubs parisiens la veille au soir. Et dès l’arrivée en ville, nous avons eu le droit à un contrôle très poussé des voitures et personnes, histoire pour la police locale de bien montrer sa présence et sa détermination (ce qu’elle réussie d’ailleurs tout au long de la journée !).
La plupart des indeps ont passé la matinée et une bonne partie de l’après-midi dans le même bar, quel beau bordel ! Un truc à vivre une fois dans sa vie.
Les mecs qui étaient à l’étage balançaient tout sur ceux d’en bas. Le patron devait surement être dans un état semi-apocalytique..Entre l’idée de faire une énorme recette, les indeps étant plutôt gros consommateurs, et l’idée de voir son bar partir en éclat…ce qui n’était pas le but des supporters présents mais dans ce genre d’ambiance, on ne sait pas ce qui peut arriver, surtout si des supporters adverses passent dans le coin.
En milieu d’après-midi, une fois la majorité des indeps réunis dans ce bar ou à proximité, un énorme cortège fut organisé jusque la grande place, un peu plus haute dans la rue. Une véritable « démonstration de force », je dirais, de 300 à 500 gars. Il n’y a eu aucun incident à part quelques provocations de viennois bourrés, mais la police décida de mettre en place une charge contre les parisiens puis un véritable système de filtrage autour de la GRAND PLACE, en arrêtant tous les parisiens essayant de sortir du périmètre. 350 gars ont été arrêtés ce jour là et directement expulsés du pays. La tension avec la police était très forte car les arrestations étaient purement arbitraire…
Par exemple, j’avais réussi à échapper au périmètre autour de la place en passant par l’arrière d’un restaurant et je me suis retrouvé dans le métro. 60 parisiens arrivent en chantant…Ils ne font rien de mal mais je vois les CRS locaux arriver…je n’hésite pas une seconde et je prends le bras d’un papi qui quitte la rame, effrayé par les supporters, et je l’aide à monter les escaliers…les CRS me laissent passer en me prenant pour le petit-fils du papi mais tous les autres seront arrêtés et expulsés du pays…sans raison, juste par précaution…de quoi mettre la rage quand on est sur le point d’assister à la première finale de coupe d’europe de son club.
C’est ainsi que lors du match, le soir, la tribune des indeps sera la seule avec un gros trou milieu, correspondant à tous les supporters arrêtés.
L’ambiance des tribunes ne fut pas la plus grosse ambiance parisienne connue, à cause de la tension à l’idée de gagner éventuellement la coupe d’europe mais il faut admettre que le but de Bruno N’GOTTY a enclenché un sacré délire dans les tribunes !
Et l’ambiance à la fin du match avec la remise de la coupe et le tour d’honneur fut tout simplement magnifique.

@Shelby

Merci et Respect à toi Shelby
Enorme ce que tu as fait

Shelby Pas mal de choses à rajouter sur tes longs et beaux CR. (plus tard)

Bruxelles, parme, glasgow.......que de souvenirs, pas tjrs que des tres bons mais ça, on ne maitrise pas tout :
- bruxelles et son harcelement policier
- parme et sa nuit ds la gare de milan pour 150 indep.
- glasgow, ses pubs et la belle mobilisation oldschool des indeps ce jour la.

..... à suivre

A mon ami gallonero, une pensée pour celui qui nous a quitté le matin de notre deplacement à marseille en 93.
PS : t'es plutot magnum ou double magnum (private joke)

Tout d'abord un tonnerre de pr Shelby...
Tous ces détails et ces anecdotes ( certaines présentes sur l'ancien forum ) qui font claquer un petit sourire au coin des lèvres pour tout ceux qui les ont vécues dans ces 90's....

NFL... Double Magnum avec ta bénédiction...
On reparlera de ce bon temps avec cet accompagnement...

Je me souvien de ce retour de barcelone a vec escale a montpelier ,chapeaux mexicanos sur la tete .Les gens étaient flippés surtout avec nos tronches de trois jours de fiesta.
On lui met le feu a ce pub ou quoi?
Et pour Arsenal pti souvenir ,pour certain qui était avec moi :fuck you yellow man.A la la ,que de nostalgie

NFL Nice Fuckin'Life a écrit:

- parme et sa nuit ds la gare de milan pour 150 indep.

J'avais complètement oublié ce moment là ! Comme quoi la mémoire joue des tours...

En effet bonne galère en gare de Milan pour bon nombre des indeps, les plus malins d'entre nous (lol, je vais vexer du monde ) squatteront le bar ouvert juste derrière la gare , en faisant des aller retour pour voir si tout le monde va bien.

Pas mal aussi le souvenir sur le chemin du retour à Lyon, le lendemain, la police qui nous fait descendre du TGV, le conducteur du train faisant une annonce au micro "les supporters du PSG qui n'ayant pas payé leurs billets sont priés de descendre du train !" et l'attente pendant plusieurs heures pour les 150 indeps devant la gare de Lyon, avant que la police comprenne qu'elle n'a pas le choix, personne ne peut (veut) payer son billet.
Déplacement européen oblige, de nombreux drapeaux français sont de sortie sur la place ce qui aura le don de surprendre les citoyens lyonnais de passage ou encore d'énerver la racaille locale qui pensait à une manif nationaliste ce qui n'était évidemment pas le cas.

Parme Psg

Shelby a écrit:

La saison suivante, les déplacements européens ont étés également très animés !

Le premier s’est fait à Glasgow (Molde avant mais j'y étais pas), dans l’antre (en rénovation) du Celtic ! Probablement un des plus grands moments de la carrière de chacun des supporters présents ce jour là !
Pour ce match, 3 jours de déplacement, voyage en bus de ligne et sur place...
La veille du match, nous nous rendons au stade des Rangers pour essayer d’acheter des places pour le match de la soirée, Rangers-Juventus. Bizarrement, le vendeur n’a plus de place à vendre au guichet…mais juste pour nous…car les écossais qui passent après peuvent acheter sans problème…L’accueil des « français » côté Rangers est plutôt froid…donc pas de Juve pour la soirée, on repart vers le centre ville non sans insulter le guichetier (bien mérité vu sa mentalité)…et c’est à ce moment qu’on comprendra ce qu’est la mentalité chez les supporters du Celtic.
On prend un bus sans savoir où nous allons…et le chauffeur nous entend parler français. Nous lui expliquons que nous sommes supporters du PSG, il est pour le Celtic…
Et là, incroyable, il nous dit de rester dans le bus, qu’il a presque fini sa tournée et qu’après, il nous emmène où on veut avec son bus !!! Je ne vois pas un gars de la RATP faire la même chose avec des supporters écossais à Paris… Nous n’abuserons pas de sa gentillesse, il nous ramènera simplement à notre hôtel.
La soirée fut assez classique, pub et bière, soirée très britannique. D’autres feront un peu plus d’activités sportives au stade des rangers..
Le lendemain, pas de cortège, on se retrouve tous au stade si mes souvenirs sont bons et là c’est le choc. Match fantastique gagné 3-0 par les nôtres et ambiance de folie, une réelle communion avec les supporters du Celtic… à la sortie, malgré la défaite, ils seront nombreux à venir nous applaudir et à vouloir échanger du matos…écharpes, maillots etc…
Le retour en bus sur Paris se fera dans le joie et la bonne humeur.

Depuis le temps que je demandais un C.R de mec présent a Glasgow pour le match Celic-PSG...Merci Shelby

Sinon pour la finale de coupe de France contre Nantes 93 il existe bien une vidéo de boulogne dispo sur dailymotion et déjà posté sur ce topic il me semble...

Shelby a écrit:

NFL Nice Fuckin'Life a écrit:

- parme et sa nuit ds la gare de milan pour 150 indep.

J'avais complètement oublié ce moment là ! Comme quoi la mémoire joue des tours...

En effet bonne galère en gare de Milan pour bon nombre des indeps, les plus malins d'entre nous (lol, je vais vexer du monde ) squatteront le bar ouvert juste derrière la gare , en faisant des aller retour pour voir si tout le monde va bien.

Pas mal aussi le souvenir sur le chemin du retour à Lyon, le lendemain, la police qui nous fait descendre du TGV, le conducteur du train faisant une annonce au micro "les supporters du PSG qui n'ayant pas payé leurs billets sont priés de descendre du train !" et l'attente pendant plusieurs heures pour les 150 indeps devant la gare de Lyon, avant que la police comprenne qu'elle n'a pas le choix, personne ne peut (veut) payer son billet.
Déplacement européen oblige, de nombreux drapeaux français sont de sortie sur la place ce qui aura le don de surprendre les citoyens lyonnais de passage ou encore d'énerver la racaille locale qui pensait à une manif nationaliste ce qui n'était évidemment pas le cas.

Sacré souvenir ce squatt devant la gare, avec les responsables de la police et de la sncf qui appelle Denisot pour dire que l'on est bloqué sur Lyon, et qui n'ont pour reponse :"je ne reconnais pas ces supp indep, il y avait un voyage officiel, les autres ce n'est pas mon pb". Grosse pression pour la police et la sncf en ce vendredi week end de paques, qui nous jetteront ds un train par depit en prenant soin de nous rappeler que ce n'est pas bien de voyager gratuitement.

Je ne sais pas s'il existe des photos de notre nuit ds la salle d'attente, mais ce fut un sacré bordel, les putes en attente du train pour Turin, doivent encore s'en souvenir Et dire que la police italienne s'attendait, selon les infos transmisent par leurs homologues de parme à devoir gerer 20 types. Ils se sont vites debarassés de nous à parme avec un retour en gare en fourgon de police, hors de question de laisser 150 types la nuit ds parme toute la nuit.

Pour ce qui es du petit tour de stade avant le match, je confirme, a part bcp de flics en civil, nous avons squatté l'entrée de la tribune des ultras, qsans quasiment aucune réaction de leur part.

NFL Nice Fuckin'Life a écrit:

Sacré souvenir ce squatt devant la gare, avec les responsables de la police et de la sncf qui appelle Denisot pour dire que l'on est bloqué sur Lyon, et qui n'ont pour reponse :"je ne reconnais pas ces supp indep, il y avait un voyage officiel, les autres ce n'est pas mon pb".

On peut pas lui en vouloir pour ça....il n'a fait que ce qu'il avait à faire pour se couvrir en cas de problème.

Difficile de prendre la responsabilité pour 150 gars alord qu'on est même pas sur place. Comme je l'ai dit avant, toute proportion gardée, Denisot a, pour ma part, toujours était réglo.

A Barcelone, il calme le jeu avec le motard, à Milan, en nous voyant avec les journalistes, c'est lui qui nous propose de venir sur la pelouse de San Siro derrière le but de Lama pendant l'entrainement de la veille, à Parme, il passe de longues minutes à discuter avec nous après l'entrainement etc...

Shelby a écrit:

NFL Nice Fuckin'Life a écrit:

Sacré souvenir ce squatt devant la gare, avec les responsables de la police et de la sncf qui appelle Denisot pour dire que l'on est bloqué sur Lyon, et qui n'ont pour reponse :"je ne reconnais pas ces supp indep, il y avait un voyage officiel, les autres ce n'est pas mon pb".

On peut pas lui en vouloir pour ça....il n'a fait que ce qu'il avait à faire pour se couvrir en cas de problème.

Difficile de prendre la responsabilité pour 150 gars alord qu'on est même pas sur place. Comme je l'ai dit avant, toute proportion gardée, Denisot a, pour ma part, toujours était réglo.

A Barcelone, il calme le jeu avec le motard, à Milan, en nous voyant avec les journalistes, c'est lui qui nous propose de venir sur la pelouse de San Siro derrière le but de Lama pendant l'entrainement de la veille, à Parme, il passe de longues minutes à discuter avec nous après l'entrainement etc...

C'etait juste pour l'anecdote, pas de rencoeur particuliere, juste le plaisir de voir les flics et resp SNCF qui se rendent cpte que la principale porte de sortie pour eux avec les honneurs (soit avec une contrepartie financiere ) vient de se refermer.(la ils ont compris qu'ils etaient ds la merde)
Une mamie viendra nous voir sur la place devant la gare et l"un d'entre nous justifira ce regroupement en indiquant que nous allions defiler pour le droit des homosexuels.Elle repartira comme elle est venu satisfaite de connaitre le prkoi d'un tel groupe

95/96 Parme - PSG (étape à Lyon)


93/94 Arsenal - PSG


94/95 Milan - PSG
[img]

[quote="cestmoi"]95/96 Parme - PSG (étape à Lyon)


Merci c'est bien notre squattage à lyon, le gpe n'est pas au complet, présent une grosse 50 aine à ce moment la, une partie est au mc do, d'autres vont tenter un rdv avec certaines connaissances lyonnaises, et certains ont quittés le gpe pour tenter un retour un peu plus rapide et sur, puiqu'il etait question de rester une nuit sur Lyon si pas de solution trouvée par la sncf. Enfin moi je suis allongé en pleine meditation

En flânant chez un pote j’ai retrouvé un vieux Paris Go ! daté de Octobre 94 dans lequel est retracée l’histoire du KOB, histoire racontée par un de ses créateurs (cf annonce du mag’)…

Citation :

77/78
4000 spectateurs sur certains matches, des affiches avec au plus 25 000 personnes, ce n’est pas encore la grande foule au Parc. Pourtant une tribune commence à bouger. La tribune K. Quelques dizaines de supporters commencent à soutenir le PSG. Avec des chants, des drapeaux et une ambiance, somme toute bonne enfant. Deux ou trois meneurs animent la tribune. Parmi ceux-ci, L. : « Un match comme PSG/Lyon, c’est à tout casser 4000 mecs dans le Parc. A l’époque j’avais 16 ans et le PSG représentait pour moi PARIS avec tout ce que cela entraîne. La Capitale, la fierté d’être supporter du club de celle-ci. Les autres en K avaient la même motivation. Au début de la saison, nous étions à tout casser une centaine de mecs, mais petit à petit, on a attiré du monde. Pour terminer à la fin à plus de 300 ». Trois meneurs donc, des drapeaux, quelques chants, rien de plus. Entre parenthèses, ces drapeaux étaient confectionnés par les supporters eux-mêmes (des draps) et sans slogans. Seuls les couleurs du club étaient affichées. Aucune écharpe prônait dans la tribune.

78/79
Les tarifs en tribune K augmentent. Les places deviennent onéreuses. « La « K » avait augmenté. Trop chère. Alors, ensemble, on voulait tous bouger. Et tout naturellement, avec dans l’esprit de payer moins cher, on a décidé de changer de tribune. Evidemment, c’était derrière les buts que cela taxait le moins. De plus, une tribune derrière un but, c’était à l’époque déjà mythique. Liverpool, le Kop, le Spion Kop. On ne parlait pas encore de l’Italie et de ses virages. C’était le foot anglais qui était le plus aimé. Et Liverpool. Donc notre choix fut celui-ci. On allait s’installer derrière un but. Lequel ? » Auteuil ou Boulogne en résumé. Et bien ce choix fut dicté par une conclusion étonnante. « Nous avons décidé d’aller à Boulogne parce qu’il y avait à Auteuil trop de blacks. Et oui, déjà. Dans l’équipe, il y avait beaucoup de noirs donc dans les tribunes… On aurait pu atterrir à Auteuil si… Mais non ce fut Boulogne. Et on a décidé de l’appeler « Kop de Boulogne », en copiant Liverpool. Imaginez-vous Kop d’Auteuil. Et bien non ! Rapidement, de 300 personnes, le KOP va atteindre 1000 supporters. Les festivités de la tribune vont attirer dans un premier temps des curieux qui deviendront au fil des matches de véritables fans. « On avait toujours des drapeaux, mais de plus en plus. On faisait aussi des spectacles ! Avec du PQ et des confettis. Ce n’était pas des tifos. Non à la base, c’était les chants. Et la fête. On était soudé, solidaire. Tous derrière Paris. De temps en temps on allait piquer des fumis dans les dépôts SNCF et on illuminait le Parc. Ce n’était pas interdit à l’époque ». Du coté de la police, RAS et le club RAS aussi.

79/80
« La on commençait à prendre nos marques. Le Kop était devenu notre tribune, notre territoire. C’était chez nous. Il y avait surtout des mecs de banlieue mais aussi pas mal de nanas. On s’éclatait tous ensemble. On ne bougeait pas encore beaucoup. Et toujours, à part sur les grands matches, peu de visiteurs venaient au Parc. Mais l’équipe a commencé à avoir des résultats et nous aussi. Boulogne se remplissait. On avait créé nos propres chants, on faisait de plus en plus de bruit, les fumis devenaient un rituel ». Le club, quant à lui, voyait son stade se remplir. La police, elle, était toujours absente. P.T., fonctionnaire de police détaché au Parc pendant cette saison : « l’effectif pour un match ordinaire du PSG était d’une cinquantaine de policiers au plus. Il n’y avait aucun incident, à part quelques rixes surtout dues à des individus saouls. A titre de comparaison, c’était comme un match de rugby moyen d’aujourd’hui ». Un bénévole du PSG à l’époque : « Au PSG, on était content de voir que le public venait de plus en plus. Et en regardant Boulogne, on commençait à croire que nous pouvions compter sur des fidèles. Mais c’était seulement des clients, nous n’avions aucunes relations avec eux. Ils achetaient leur place, se regroupaient, un point c’est tout. »

80/81
« A partir du début des année 80, on a commencé à aller chez les paysans. A afficher nos couleurs en province. Alors là c’était le délire, on y allait à une dizaine de bagnoles et en arrivant chez les paysans, on foutait le bordel. En ville ou dans les stades. Il n’y avait pas un flic pratiquement. Et les « cul terreux » flippaient. Nous, on était les Parigots, les mecs de la Capitale de la France, et on devait affirmer notre suprématie. On n’avait aucun problème vraiment en déplacement. A part des insultes et quelques baffes… Petit à petit, nous étions plus nombreux et notre réputation commençait à s’installer dans toute la France ». Pour un Psg/Sochaux le Parc dépassait les 30 000 spectateurs. Les 15 000 étaient pratiquement dépassés à chaque match. « Nos ennemis, si on peut dire, c’étaient les premiers de l’époque. Saint-Etienne et Nantes. Et encore. On ne peut pas parler de rivalité ». P.T., policier : « Petit à petit, on voyait le comportement de la tribune changer. Elle affirmait son identité. On commençait à savoir qu’en province, il se passait souvent des échauffourées. Minimes mais quand même. Mais on ne s’inquiétait pas. Des bagarres entre jeunes rien de plus ». Pourtant Boulogne affiche de plus en plus ses couleurs. Le drapeau tricolore est présent et comme les couleurs du PSG ne sont pas éloignées…

81/82
Le Kop de Boulogne est connu partout en France. Et reconnu surtout. Les provinciaux savent maintenant qu’il y a des supporters au Parc. « Là on commence à s’organiser. On ne fait plus de déplacement en amateurs. On y va en groupe, on fait la loi mais les flics aussi nous attendent. Ce n’est pas encore le grand déploiement mais ca commence ». Et la tribune ? P.T. : « C’est ma dernière année de Parc et on commence à rencontrer des problèmes. Les effectifs augmentent les incidents avec. On sent que la tribune se radicalise. C’est aussi dans l’ère du temps. Je ne pense pas que l’on peut encore parler de nationalisme mais de régionalisme PARIS. PARIS. Mais les résultats du PSG vont attirer et là vont débuter les vrais problèmes ». L. : « La Coupe de France pour le PSG. Putain, Paris bat Saint-Etienne en finale. Là, c’est de la folie. Le premier trophée. La Coupe d’Europe. Boulogne explose ».

82/83
Une grande saison pour le PSG. Une grande saison pour Boulogne. Troisième en championnat, quart de finaliste en Coupe d’Europe et vainqueur de la Coupe de France contre Nantes. « Boulogne était remplie à fond. Des skins ont fait leur apparition. C’est ici que cela bougeait et tout le monde le savait. Boulogne avait une réputation et évidemment des convictions. Nous étions les rois sur tous les stades français. La presse parlait de nous. Pour nos bastons surtout. Nous étions fiers. Paris avait un public et nous étions plus fort » déclare un autre fidèle de l’époque. Le look des habitants de la tribune change aussi. La violence se limite à quelques bagarres avec des supporters adverses, pourchassés autour du Parc (tourner devient alors un rituel). Quelques sièges arrachés, personne ne s’inquiète vraiment. Ni la police, ni le club. Plus les résultats arrivent, plus la violence suit la même courbe. Les écharpes de clubs Londoniens apparaissent et la mode devient skin. Ces skins sont encore amateurs mais arborent une autre identité de vainqueurs.

83/84
Le Parc voit arriver de vrais skinheads. Ceux de Tolbiac, de Bonsergent… Tous ne sont pas passionnés de foot mais le stade de la Porte de Saint Cloud devient l’endroit à la mode. L’extrémisme fait aussi son apparition. Parmi les habitués, certains ne se reconnaissent pas dans ce revirement de la tribune et la quittent. D’autres suivent. Boulogne commence à se diviser. Il y a les fans, les supporters, les skins, surtout pour les grand matches. Alors que les premiers sont là pour soutenir le PSG, les seconds viennent surtout pour la baston et propager leurs idées politiques. Les skins s’installent. La violence devient une habitude, les déplacements font maintenant partie d’un rituel. Les skinheads ne bougent pratiquement pas. Mais leurs « élèves », soucieux de s’affirmer, d’affirmer encore une fois cette réputation se mettent en valeur sur les terrains de province. G. supporter de Boulogne en 83 : « Personne ne peut affirmer que toute la tribune suivait le mouvement lors des bastons. Certains quittaient le KOP car ils ne voulaient pas participer ou par peur. De plus le nationalisme affiché ne plaisait pas à tout le monde. Mais ils étaient quelques dizaines, au plus, à se barrer ». En province, les « paysans » commencent aussi à répondre aux envahisseurs. Les parisiens deviennent l’ennemi partout. Ils sont haïs et ils aiment ca. Jérôme supporter Lensois : « Quand les parigots venaient, on savait que les embrouilles venaient avec. On a subit un temps, on a réagi dans un second temps ». 29 février 1984, la France rencontre l’Angleterre en match amical au Parc. Des centaines de fans anglais viennent. Et parmi eux, les modèles des Parisiens, ces fameux hooligans. L’occasion est trop belle. Les Français vont pouvoir rencontrer leurs « pères ». Le CV français au niveau international est encore vierge. Il faut battre les anglais. De violents incidents éclatent tout autour de la Porte de Saint Cloud jusque dans les stations de métro. Puis dans les gradins du Parc. La police est totalement dépassée et là, la violence atteint son apogée. Le lendemain la presse s’insurge. […] Cette fois-ci Boulogne et son KOP deviennent célèbres. Ils ont osés affronter leurs homologues anglais, avec fierté et courage. Partout en France, le supporter du PSG pour un débile rasé, violent porté sur la baston. Ils sont marginaux mais sont craints. Et la police ne réagit véritablement pas.

84/85
Le KOB a ses lettres de noblesse. L’histoire devient légende, déjà le hooliganisme devient à la mode et le drame du Heysel va entériner cet état de fait. Les hools font la une. Plusieurs stades de province sont saccagés avec en guise de signature des inscriptions nationalistes ou nazis. Boulogne tient le haut de l’affiche. Et à l’intérieur de la tribune une cassure va s’installer.

85/86
Laval, Auxerre, Nice et Metz subiront les méfaits des supporters parisiens. Les responsables des saccages ne seront jamais arrêtés. C’est lors de cette saison que la tribune va changer de visage. L’Italie devient une référence pour certains, un modèle, et en 1985 un groupe voit le jour : les Boulogne Boys. Ils seront suivis par les Gavroches, fondés par des dissidents des Boys puis les Firebirds. Leur objectif est de soutenir l’équipe en créant des spectacles, en vendant des gadgets à leur effigie et en organisant des déplacements. Ils veulent être indépendants du club officiel de supporters. Le club inquiet au départ devant ses structures organisées et indépendantes, entamera le dialogue.

J’ai trouvé aussi des photos de l’époque (en noir et blanc) que je vais essayer de scanner et 2-3 anecdotes de déplacements :

Citation :

Le Havre – PSG (0-0) :
20 minutes après la fin du match, les supporters parisiens sont sortis du stade escortés par la police. Arrivés à la gare, calmement, certains se sont vus purement et simplement agressés par les forces de police qui souhaitaient les voir « dégager » (terme choisi par les CRS) au plus vite. Plusieurs CRS ont été blessés au cours des échauffourées. Quelques interpellations auront lieu mais n’aboutiront sur aucunes poursuites judiciaires. Le calme n’est revenu qu’après de longues minutes. D’après certains témoins, la police aurait reculé et « l’ordre » s’est rétabli tout naturellement.

PSG-Lens (1-0):
Coté KOB une banderole "OM en D2 c'est tellement mieux" et un spectacle à base de photocopies représentant le logo BOYS, torches allumées dans les autres partie de la tribune. En face, banderole "PSG cuvée 94/95" agrémentée de grandes bouteilles aux couleurs dy club et entourées de voiles LF, PARIS et SA. 350 supporters lensois, 5 torches allumées dont une balancée sur les Dragon's.

Nantes-PSG (1-0) :
300 supporters inconditionnels du PSG se sont rendus à Nantes. Quelques incidents furent à signaler aux abords du stade et une centaine de supporters indépendants tenta de pénétrer dans l’enceinte sans billets, aventure qui tourna à la déroute mais se solda par une ristourne ! Ginola en pleures, après une discussion avec les fans parisiens à la fin du match.

9/09/94 Saint Ouen :
Jean Louis Levreau blessé à une pommette par une pierre lors du match Red Star/Marseille : « On me dit que ce sont des supporters du PSG et non du Red Star. Je veux bien le croire. Ce n’était pas du football mais la guerre. Si cela s’était passé à Marseille et si un dirigeant parisien avait été touché, qu’est ce qu’on aurait lu le lendemain dans la presse… »

14/09/94 Saint Ouen :
Pour la ville de Saint Ouen , ce sont une centaine de d’habitués du KOB connus et harnachés pour détruire, frapper, coutumiers d’actes de commandos en pratiquant même le salut hitlérien (sic) qui ont pu exercer leur violence envers les joueurs, dirigeants et supporters de l’OM.

14/09/94 PARIS :
Une vingtaine de supporters interpellés à 19h à proximité du Parc suite à l’affrontement entre supporters parisien et munichois.

Le déplacement de Milan raconté par nos amis KARSUD dans leur fanzine "sans mobile apparent" de mai 95 :

Shelby a écrit:

Au tour suivant, nous affrontons PARME ! et encore un déplacement qui promet d’être sympathique.
Comme toujours, le train fut le moyen de transport privilégié.
Une petite vingtaine d’indeps et autres se présente la veille du match. Comme toujours dans ces cas là, nous sommes allés voir l’entrainement de l’équipe le soir.

Encore un aller un train bien rigolo 48h avant le match... la veille au stade, le gratin du train présent... juste quelques jours avant, il y avait eu une condamnation de 1 franc symbolique pour la sortie de la banderole "Weah on a pas besoin de toi"... Cayzac rentre sur le terrain, et tout le monde lui lance des pieces "tiens v'là ton argent !!"... lui, sourire coincé... "bonjour les jeunes".. Présence de pas mal de VIP sur le bord du terrain juste à coté de nous... les pauvres...
Avec quelques potes, nous n'avions pas d'endroits ou dormir...nous voulions éviter l'hotel "algeco" (comprenne qui pourra), Domergue nous trouva un hotel libre à 10 bornes, le bus du PSG apres avoir ramené les joueurs, vint ns chercher... la classe.
Autre anecdote, devant la tribune visiteuse le soir du match, des ritals en scout passent et balancent des tracts politiques nous souhaitant la bienvenue... comme koi la réputation...

Parme 96...
Encore plein de détails qui ressortent...
J'y vais du mien : arrêt du bus en centre ville sous les arcades...

Hotel "Algeco"...
Y en a qui sortent les dossiers...
Ce qui a valu une bonne tranche de rigolade dans le TER Parme-Milan au retour...
Section Jardin d'enfants en Gare de Milan...
Shelby, Après tes haltes au bar, tu pillais les torches dans les trains en stationnement dans le silence de Milano Centrale Deserte

.

Wolfram a écrit:

Avec quelques potes, nous n'avions pas d'endroits ou dormir...nous voulions éviter l'hotel "algeco" (comprenne qui pourra)

, très bien placé pourtant l'hotel !!
Je crois pas qu'un seul des gars présents ai laissé une seule vraie pièce d'identité..

Gallonero a écrit:

Shelby, Après tes haltes au bar, tu pillais les torches dans les trains en stationnement dans le silence de Milano Centrale Deserte

Ha non c'est pas moi !

Petit Malin....

Gallonero a écrit:

Petit Malin....

Non sérieux, c'est pas moi ! Ou alors ma mémoire me joue des très vilains tours...mais franchement, ça revient par flash, on oublie plein de trucs avec le temps mais ça je m'en souviendrais quand même...(enfin je crois)

edit : En effet, après réflexion, je me plie à tes dires ;-) La vache, j'ai un réel problème de mémoire.

C'est pas grave...
Mais t'étais même venu me reveiller alors que je pionçais tranquille sous le tobogan des tout-petits...
Merci à toi d'avoir réveillé nos mémoires avec ces jolis contes...

Quand je pense que certains disent que je radote ...

Merci pour ces bon moements de nostalgie les "djeuns"